Aqueducs antiques de Lyon : zoom sur ces constructions romaines pour amener l’eau en ville
De l’antique au gothique, du gothique à la renaissance, de la renaissance à nos jours, Lyon traverse le Temps, conservant de chaque époque une empreinte architecturale et culturelle qui nous raconte les épopées de cette ville aux mille visages. Parcourir Lyon est un voyage temporel qui vous emmène au cœur d’un livre d’Histoire à ciel ouvert. Au chapitre de la période antique, découvrons les aqueducs de la ville de Lyon, imposantes constructions romaines pour amener l’eau en ville.
Sommaire
Les quatre aqueducs
Les Romains avaient déjà compris que l’eau est un élément vital et qu’il est nécessaire de pouvoir en disposer selon ses besoins. Dès l’an 43 av. J.-C., pour alimenter la ville en eau, ils entreprirent la construction d’un vaste réseau captant l’eau des massifs montagneux environnants. Grâce au travail acharné des archéologues et aux nombreuses recherches menées ces derniers siècles, plusieurs ouvrages ont été mis à jour, notamment les aqueducs du Mont d’Or, de l’Yzeron, de la Brévenne et du Gier.
L’aqueduc du Mont-d’or : le plus ancien
Parmi les constructions romaines pour amener l’eau en ville que l’on peut citer, commençons par l’aqueduc du Mont-d’or. Il semble être le plus ancien et le premier à avoir été construit, peu après l’arrivée des Romains et la fondation de Lugdunum, qui devint Lyon par la suite. Son parcours de 26 kilomètres, entre Poleymieux-au-Mont-d’Or et le quartier des Minimes, en fait le plus petit des aqueducs antiques de Lyon. Malheureusement, il ne subsiste pas de vestige de cet ouvrage.
L’aqueduc d’Yzeron
On pense que l’aqueduc d’Yzeron fut construit pendant le règne de l’empereur Auguste. L’ouvrage a la particularité d’être un aqueduc ramifié, et certaines de ses branches parcouraient près de 40 kilomètres. Son point d’arrivée sur Lugdunum se situe dans l’actuel quartier du Point-du-Jour.
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L’aqueduc de la Brévenne
Édifié sous l’empereur Claude, l’aqueduc de la Brévenne témoigne des leçons tirées des anciennes constructions. Réalisant plusieurs captages, comme l’aqueduc d’Yzeron, il se distingue des précédents par une mise en œuvre renforcée, plus solide. Son impressionnant tracé de 66 kilomètres comprenait quatre tunnels et un pont-canal, et recueillait les eaux du versant occidental des Monts du Lyonnais.
L’aqueduc de Gier
L’aqueduc de Gier est le plus grandiose et le plus imposant des quatre aqueducs antiques de Lyon. Sur 86 kilomètres de long, il déploie une avancée technologique considérable pour l’époque avec notamment l’utilisation de quatre siphons. Il est également le seul à atteindre le sommet de la colline de Fourvière. Des vestiges de l’aqueduc de Gier sont visibles dans le 5e arrondissement de Lyon, rue du Commandant Charcot, où se trouve l’entrée ouest du Fort Sainte-Irénée. Le fort fut édifié à partir de 1831, au même endroit que le point d’arrivée de l’aqueduc du Gier, dont on aperçoit encore cinq piliers monumentaux.
Les thermes
Avec un site urbain historique inscrit au Patrimoine de l’UNESCO, Lyon présente un intérêt particulier pour les amateurs de vieilles pierres. En effet, lorsque l’on arpente les rues du Vieux-Lyon, chaque recoin est une découverte. En passant sous les arcades des résidences situées au 6 rue des Farges, on peut, par exemple, observer les vestiges des anciens thermes romains, construits au cours du tout premier siècle ! L’édifice est en partie recouvert par le collège Jean Moulin, qui date, lui du XXe siècle. Deux mille ans séparent donc ces deux constructions, et pourtant, on peut sans effort poser une main sur chacun. N’est-ce pas magique ? Des thermes lyonnais, une abside reste visible, matérialisant l’extrémité des salles chaudes et on peut également distinguer la palestre, gymnase en plein air de l’époque romaine.
En découvrant ces constructions romaines pour amener l’eau en ville à Lugdunum, on ne peut être qu’admiratifs devant tant de détermination et d’ingéniosité. Les Romains nous ont laissé des vestiges monumentaux, témoins d’un glorieux passé de bâtisseurs. En parcourant la Ville des Lumières, au détour d’une ruelle, en passant sous un porche ou du fond d’une impasse, pensez-y, 2 000 ans d’Histoire précèdent chacun de vos pas.
Source photo : Wikipedia